Titre : | D'abord raconter (2015) |
Auteurs : | Riffault, Jacques, Auteur |
Type de document : | Article de revue |
Dans : | Vie sociale (n°9/2015, 9/2015) |
Article en page(s) : | p.23-31 |
Langues: | Français |
Thème : |
[Thesaurus Rockefeller] 0_CANDIDATS > RECIT [Thesaurus Rockefeller] CONNAISSANCE [Thesaurus Rockefeller] RELATION > RELATION HUMAINE [Thesaurus Rockefeller] RELATION > RELATION SOCIALE |
Résumé : | Si, comme l’écrit Paul Ricœur, tout récit raconte une transformation et s’efforce de dire le temps, c’est-à-dire ce que l’expérience humaine a de spécifique, et qu’il en permet le partage, alors il est nécessaire de différencier « relater » et « raconter ». On peut « relater » un enchaînement de causes et d’effets, « la terrifiante chaîne où tout s’enchaîne » en dehors de toute intentionnalité humaine ou humanisée. Mais dans ce cas, il ne s’agit pas de ce que nous pouvons appeler un « récit ». « Raconter » au contraire, c’est mettre en scène l’agir humain et sa capacité à enrayer le cours inexorable des choses. C’est en cela que le récit est connaissance. Sur un autre plan, si tout récit met d’abord en scène celui qui le raconte, il est aussi relation à l’altérité du langage et à celle d’autrui à qui il est adressé. Il est alors mise en scène d’une intersubjectivité, mise en relation. Si écrire, en ce sens, est donc instaurer une relation, alors s’y pose le problème de toute relation : peut-on entrer en relation avec l’autre sans laisser écraser par l’autre son soi-même Pouvoir répondre positivement à cette question est sans doute la principale raison pour laquelle il faut d’abord raconter. |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-vie-sociale-2015-1-page-23.htm |