Résumé :
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Une approche du rapport entre don et langage exige d’abord une clarification sur l’usage même du verbe donner, verbe multifonctionnel dont les ressources peuvent égarer. Ainsi, « donner sa parole » n’est en rien faire un cadeau, c’est attester de soi par un acte de langage. Mais le choix du verbe donner n’est pas quelconque. Donner indique toujours un mouvement vers autrui, une sortie de soi, un rapport à un autre réel hors de moi, le « tu » corrélat du « je » qui parle et qui s’engage en parlant. Pacte implicite qui est celui du don cérémoniel, avec sa dimension de risque et de confiance dont l’alliance exogamique est l’exemple abouti et dont on retrouve le schème dans le serment et la promesse. Ce qui est en jeu est le Soi comme sujet responsable et un sentiment de l’honneur inséparable de son ipséité même.
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