Résumé :
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La promesse et l’échange des promesses, en tant qu’actes de langage performatifs, sont l’un des propres de l’homme. C’est aussi l’une des sources possibles du « soi », puisque l’on « apprend à être un soi » (Popper). S’engager envers autrui, c’est toujours autolimiter publiquement sa liberté, et rassurer les autres sur ses intentions. C’est un vrai don à autrui d’une part de souveraineté sur mes actions (don mutuel dans le cas des pactes, dont la règle de justice est la réciprocité). C’est diminuer quelque peu l’incertitude de l’avenir ouvert. Le domaine des promesses est pour ainsi dire « dominé » par un adage latin, commenté par Cicéron : Pacta (et promissa) sunt servanda. Telle la noblesse, « promesse oblige ». La promesse et les pactes contribuent à introduire de la confiance entre les personnes, et il n’y a pas de société ni d’économie possibles sans un minimum de confiance mutuelle. L’hypothèse ici soutenue est même que la promesse pourrait bien être « la mère de toutes les normes ».
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